De Gérard Mordillat - France - 1993 - 1h30minAvec Marc Barbé, Sami Frey, Valérie Jeannet, Charlotte Valandrey, Julie Jézéquel, Clotilde de Bayser"... Jacques Prevel (...) offre une direction stylistique à la fiction. Ainsi la prédominance de son sentiment d'échec, la tonalité noire et profondément désespérée de son journal, sa fascination morbide pour Artaud sont autant d'éléments qui justifient l'emploi stylistique d'une pellicule en noir et blanc. En compagnie d'Artaud est le drame de Prevel; drame d'un espoir littéraire déçu parce que trop désireux de reconnaissance. Prevel souffre d'autant plus qu'il reste prisonnier de la mythologie romantique du poète maudit. Il y a dans son refus social une croyance naïve dans la nécessaire corrélation entre l'exclusion d'une communauté et le talent littéraire. Or l'exclusion sociale de Baudelaire ou de Nietzsche n'a été qu'une conséquence de leur génie, non la cause.Saisir la fugacité de l'instant est le projet poétique de Prevel (...) Les voix ont une importance capitale. La scène de répétition entre Artaud et Colette Thomas en témoigne. Porter la tension dramatique à son paroxysme consiste ici à porter la voix "plus haut" et "plus fort". Le travail de Sami Frey est d'une précision rare. La diction (...) le détache d'un corps qui l'enfermait. Puis elle laisse surgir la puissance envoûtante du personnage..."Frédéric Richard, Positif